DIEU HOMME

 

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DIEU HOMME

  La Vie et l'Œuvre d'Avatar Meher Baba

  Traduction Française du Texte Original du Film

  Périodiquement, par intervalles de 700 à 1400 ans, Dieu s'incarne en tant qu'homme parmi les hommes./ Avatar Meher Baba a proclamé : "Je suis l'Ancien, Celui dont le passé est gardé en mémoire et vénéré, dont le présent est ignoré et oublié, et dont la venue future est attendue avec grand espoir et ferveur."

  Dans les années 1870 - 80, Sheriar Mundigar, jeune aspirant spirituel, errait en quête de Dieu dans cette partie du monde qui porte maintenant les noms d'Iran, d'Afghanistan, de Pakistan et d'Inde./ Après des années d'effort, inspiré par l'exemple du grand poète et Maître Parfait persan Shams Ud-din Hafiz, il décida d'entreprendre la difficile ascèse qui consiste à rester assis au centre d'un cercle/ 40 jours et 40 nuits sans manger, ni boire, ni dormir./ Au bout de 30 jours, complètement épuisé, il dut quitter le cercle,/ et se traîna jusqu'à une rivière proche où il perdit connaissance./ Une voix le rappela à lui et lui dit : "Ce à quoi tu aspires, c'est par ton fils que cela te sera donné."/ Cela parut étrange à cet homme qui ne formait aucun projet de vie de famille,/ et pourtant peu après il se trouva fiancé à la fille d'une amie de sa sœur./ En 1892 Sheriar épousa Shireen, selon la tradition religieuse Zoroastrienne à laquelle leurs deux familles appartenaient.

  Merwan, le deuxième fils de leurs sept enfants, naquit à Poona en Inde, le 25 février 1894 à l'hôpital juif Sassoon./ Il eut une enfance normale mais hors de la moyenne. Il excellait à l'école sans avoir à travailler beaucoup, ce qui lui convenait bien puisqu'il préférait les jeux et le sport./ Au lycée catholique qu'il fréquenta par la suite, Merwan devint l'un des capitaines de l'équipe de cricket. Doté d'un charisme naturel, il créa un club ouvert aux garçons de toutes castes et religions où l'accent était mis sur la pratique des valeurs morales les plus élevées./ C’est lors de sa première année d’université que la vie de Merwan commença à changer profondément./

  Un jour, alors qu'il rentrait chez lui à vélo, une très vieille femme musulmane qui résidait sous un arbre, un margousier, lui fit signe d'approcher./ Elle s'appelait Hazrat Babajan, et l'on disait qu'elle avait plus de 120 ans. Elle serra Merwan dans ses bras et réveilla en lui une profonde connaissance de la vérité spirituelle./ Pendant sept mois, il passa le plus clair de son temps auprès d’elle./ Puis, un jour de janvier 1914, elle lui prit le visage entre ses mains et lui dit : "Merwan, tu es mon fils bien-aimé qui secouera le monde et fera un bien immense à l'humanité."/ Elle lui donna un baiser sur le front et il perdit immédiatement conscience du monde./ Il parvint à retrouver le chemin de sa chambre sous les toits où il allait demeurer dans une sorte de transe pendant neuf mois sans manger ni dormir. Sheriar comprit la haute signification spirituelle de cet état, mais Shireen, qui avait de grandes visées pour la carrière de son fils préféré, s’en inquiéta beaucoup./ Aucun des traitements prescrits par les meilleurs médecins de Poona ne fit d'effet./

  Peu de gens savaient qu'Hazrat Babajan était l'un des cinq Maîtres Parfaits de l'époque./ Le baiser de Babajan déchira le voile et révéla à Merwan son véritable état de conscience Divine./ Les cinq Maîtres Parfaits sont à la tête d'une hiérarchie spirituelle de saints et d’autres âmes avancées responsables du destin spirituel de leur temps./ A propos de cet état de conscience, Meher Baba a expliqué : "Le bonheur de la Réalisation de Dieu est le But de toute la Création./ Le véritable bonheur qui naît de la Réalisation de Dieu mérite toutes les souffrances physiques et mentales de l'univers. Le bonheur de la Réalisation de Dieu est permanent, éternellement renouvelé et inépuisable, sans limite et indescriptible ; et c'est pour ce bonheur que l'univers tout entier a pris forme."/

  Peu à peu, Merwan sortit de son état de transe et retourna voir Babajan régulièrement./ Un jour, elle lui dit : " Maintenant, mon fils, tu dois aller voir Saï et recevoir de lui la clé."/ Merwan se rendit donc à Shirdi avec un ami d'enfance pour rencontrer l'un des autres Maîtres Parfaits./

  Quand Merwan se prosterna de tout son long aux pieds du grand Maître de Shirdi, Saï Baba proclama avec force : "Parvardigar ô !"/ Celui qui soutient l'univers !"/ Merwan reçut alors l'impulsion intérieure de se rendre au temple de Khandoba voisin afin d’y rencontrer le sadgourou hindou, Upasni Maharaj./ Alors que Merwan approchait, Maharaj lui lança une pierre qui l'atteignit entre les yeux à l'endroit exact du baiser de Babajan./ L'impact redonna à Merwan la conscience du monde matériel./ Il passa la majeure partie des sept années suivantes auprès d'Upasni Maharaj, jusqu'à ce qu'il eût retrouvé la pleine conscience de la création, tout en conservant la conscience Divine infinie./ Un jour de 1922, Upasni Maharaj dit à certains de ses disciples que Merwan était maintenant parfait, Dieu incarné, et qu'ils  devaient ne plus jamais le quitter même si le monde se retournait contre lui.

  Plus tard, Meher Baba a expliqué que Babajan lui avait donné la félicité infinie, Saï Baba la puissance infinie, et Upasni Maharaj la connaissance infinie de la Réalisation de Dieu, mais que pour accomplir son œuvre, il se servait seulement de la connaissance infinie au travers d'une souffrance infinie, puisant sa force dans son sens de l'humour divin, et s'appuyant occasionnellement sur sa félicité infinie./

  Un groupe de disciples avait commencé à se former autour de Merwan, et l'un d'entre eux se mit à l'appeler Meher Baba, ce qui signifie "Père de Compassion"./ Avec ce petit noyau de disciples, Baba se rendit à pied à Bombay et démarra un programme très strict d'apprentissage spirituel dans un lieu qu'ils appelèrent Manzil-e-Meem, la demeure du Maître./ Un jour, en leur parlant de leur mission, Baba leur dit que leur devise serait "Maîtrise dans la Servitude"./

  En mai 1923, alors qu'il était dans la ville d'Ahmednagar pour assister à un mariage, Meher Baba emmena quelques uns de ses disciples se promener hors de la ville, à une dizaine de kilomètres./ Il s'arrêta et s'assit sous un margousier, près d'un puits, et fit remarquer combien l'atmosphère était simple et sereine./ Cet endroit allait devenir Meherabad, le centre principal du travail de Baba au cours de sa vie, et le site sacré de son tombeau.

  Meher Baba commença à voyager avec quelques disciples à travers l'Inde et l'Iran, tout en continuant à jeûner périodiquement./ C'est aussi à cette époque qu'il commença à garder le silence plusieurs jours d'affilée./ De retour à Meherabad, Baba se lança dans une activité intense, créant entre autres des cliniques et une école./ Le nombre de ses disciples grandit, ils étaient irrésistiblement attirés par son amour et sa beauté incomparables./

  En Juin 1925 Meher Baba leur dit qu'il allait bientôt entreprendre un plus long silence jusqu'à ce que son œuvre soit terminée./ Ils s’inquiétèrent, sa belle voix, ses chants, ses paroles, allaient leur manquer, et l'un d'eux demanda : "Mais, Maître, comment vas-tu enseigner ?"./ Baba répondit : "Je ne suis pas venu pour enseigner, mais pour éveiller."/ Meher Baba commença ce long silence le 10 juillet 1925. Pendant un an et demi il communiqua par écrit, puis se mit à utiliser un tableau alphabétique anglais./ C'est durant cette période qu'il commença à écrire à Meherabad son livre secret dont il dit qu'il contenait de nombreux points spirituels qui n'avaient encore jamais été révélés à l'humanité.

  En mai 1927, "Meher Ashram" fut créé à Meherabad ; c'était un internat gratuit pour garçons de toutes castes et toutes religions./ Ils recevaient un enseignement de base de qualité et étudiaient différents textes religieux et poèmes mystiques./ Beaucoup d'entre eux furent profondément inspirés; ils méditaient chaque jour./ Fin 1927 Meher Baba entama un jeûne de cinq mois et demi, ne buvant qu'une tasse de café par jour, enfermé dans la pièce qui allait devenir sa crypte, sur la colline de Meherabad./ Certains des garçons de l'ashram, de plus en plus absorbés dans l'atmosphère de sa divinité, étaient parfois pris de sanglots incontrôlables. Seule sa présence physique pouvait les calmer./ Ce fut au cours de ces mois-là que Baba éleva la conscience de quelques uns d'entre eux à un niveau où ils virent Dieu sous l’aspect de Baba, partout et en tout./ Ce groupe de garçons qui avaient affiné leur développement spirituel forma ce qu'on appela le "Prem Ashram"./ Cette phase se poursuivit jusqu'au début de 1929, quand soudain, à la consternation de certains, Baba mit fin à toute activité à Meherabad. Il expliqua que ces formes externes de service telles que cliniques et écoles, n'étaient que des échafaudages pour son travail intérieur./ Une fois l'œuvre intérieure terminée, l'échafaudage n'était plus nécessaire./

  Meher Baba reprit ses voyages à travers l'Inde et l'Iran, prenant contact avec ses disciples que l'on appelait ses "lovers" - ceux qui l'aimaient -, et qui venaient de tous les horizons, religions, castes et croyances./ Il déclara une fois : "Je reconnais la valeur de toutes les religions, mais je ne saurais appartenir à aucune. Ma propre religion personnelle est celle d'être l'Ancien, l'Etre Infini, et la religion que j'enseigne à tous est celle de l'Amour de Dieu."/

  Même si la plupart de ses disciples proches étaient d'origine zoroastrienne, les membres les plus orthodoxes de cette communauté le considéraient au mieux comme quelqu'un de gênant socialement, et l'accusaient publiquement d'imposture. Cependant, tout au long de sa vie, Meher Baba a toujours bien accueilli l'opposition, expliquant que ceux qui étaient ardemment contre lui jouaient un rôle important en attisant le feu de sa mission sur la terre./

  En septembre 1931, il embarqua pour Marseille, entreprenant pour la première fois un voyage en Europe et aux Etats-Unis./ A bord du bateau se trouvait le Mahatma Gandhi qui souhaita rencontrer Baba./ Ils eurent un entretien dans la cabine de Baba, qui permit à Gandhi de lire quelques pages de son livre secret. Celui-ci lui le pressa alors de rompre son silence. Baba répondit :"Bientôt"./

  Shri Meher Baba est venu de l'Inde avec un message pour l'occident. Il ne transmet pas ce message par la parole mais par sa simple présence./ "En venant en occident, mon intention n'est pas d'instaurer de nouvelles croyances, ni de nouvelles organisations ou sociétés spirituelles, mais de faire comprendre aux gens le vrai sens de la religion./. Je vois la structure de toutes les grandes religions du monde chanceler. L'occident est plus tourné vers l'aspect matériel des choses, ce qui, depuis des temps immémoriaux n'a fait qu'apporter en son sillage fléaux, guerres, et crises économiques. J'ai l'intention de rassembler toutes les religions et tous les cultes comme des perles sur un même fil, et de les revitaliser pour les besoins collectifs et individuels. Telle est ma mission en occident."/

  "Ce n'est pas être pratique que de donner plus d'importance au matériel qu'au spirituel. Ce n'est pas être pratique que d'avoir des idéaux spirituels et de ne pas les vivre. Il faut au contraire réaliser l'idéal dans la vie quotidienne, donner une forme belle et adéquate à l'esprit vivant."/

  Q : "Quelle est votre mission ?

  R : Aider les gens à réaliser la vérité à chaque phase de la vie, et faire de la fraternité une réalité vécue./

  Q : Pourquoi êtes-vous venu en Amérique en particulier ?

  R : Parce qu'il y a une plus grande énergie en Amérique que partout ailleurs, mais la plupart de cette énergie est mal dirigée. J'ai l'intention de la canaliser dans les directions créatives et spirituelles qui conviennent./

  Q : Qu'arrivera-t-il quand vous romprez votre silence ? /

  R : Ceux à qui je parlerai seront instantanément convaincus de la Vérité." /

  Au cours des six années suivantes, Meher Baba parcourut le monde et se rendit en occident neuf fois encore, afin de mettre en place Ses "câbles" comme Il disait. Sa priorité d'alors était d'entrer en contact avec Ses disciples proches qui avaient avec Lui des liens profonds venant des vies passées. Par ailleurs, de nombreuses personnes furent marquées par son passage, notamment dans le monde du cinéma. Il leur rappela que leur rôle et leur responsabilité étaient de divertir en exprimant l'amour pur, le service désintéressé, et la vérité en action dans la vie quotidienne./ Quand on lui demanda une fois s'il était déjà tombé amoureux, il répondit : "Oh, oui ! Je suis amoureux de l'humanité depuis des siècles."/

  En 1937, Baba resta 81 jours à Cannes avec quelques uns de ses disciples, partageant avec ses "lovers" occidentaux d’heureux moments de détente./ Mais en même temps, il travaillait intérieurement à préparer l'Europe à la guerre à venir qui, disait-il, était un préalable nécessaire à la naissance de la Nouvelle Humanité./

  Entre ces différents voyages, Baba retournait en Inde, jeûnant souvent dans un lieu retiré, ou bien consacrant du temps à ses disciples les plus proches. / Ceux-ci vivaient une vie très stricte sur le plan moral./ Certaines des femmes demeurèrent à l'écart du monde pendant toute cette époque./ La plus importante de tous ses disciples était Mehera. Pendant des années elle obéit joyeusement aux ordres de Baba : Elle ne devait ni toucher, ni voir ni entendre aucun homme, ni parler à aucun./ Baba disait de Mehera qu'elle était l'âme la plus pure de l'univers./ "Mehera m'aime comme je devrais être aimé."/ La vie personnelle de Meher Baba était une vie d'abstinence naturelle. "Pour moi la sexualité n'existe pas parce que je suis moi-même en chacun."/

  Lors des célébrations de son anniversaire en 1937, avant de rompre un jeûne de 40 jours, Baba donna son "darshan" - son contact personnel - à plus de dix mille personnes, en s'inclinant devant elles et en leur remettant des ballots de blé./ Il expliqua que le but de cette action était d'élever la condition matérielle du monde, afin que l'humanité soit mieux préparée à recevoir l'impulsion spirituelle qu'il avait à lui apporter./

  Bien que Meher Baba préférât généralement voyager incognito, des milliers de personnes cherchaient à recevoir son "darshan", certaines par curiosité, beaucoup dans l'espoir d'en retirer quelque bienfait, et un petit nombre par amour./ Baba répétait sans cesse à ces foules qu'il n'accomplissait pas de miracles, et que l'on ne devait pas venir à lui dans l'attente d'un bénéfice matériel ou spirituel./ L'important était de venir pour l'amour réel car il était l'océan d'amour./ Et même s'il se produisait des événements miraculeux dans la vie des gens qui étaient entrés en contact avec lui, Meher Baba insistait sur le fait que ces choses n'étaient dues qu'à leur foi en lui… "Je n'accomplis aucun miracle, et je n'en accomplirai aucun jusqu'à ce que je Me manifeste en rompant mon Silence, quand je prononcerai la parole originelle. J'accomplirai alors le seul miracle dont vous ne pouvez même pas imaginer la grandeur et la gloire, et dont bénéficieront non seulement mes proches, mais aussi le monde entier, chaque être dans sa conscience./

  L'une des phases les plus importantes de la vie de Meher Baba fut son travail avec les âmes spirituellement avancées et ivres de Dieu qu'il appelait "masts"./ Il s’agit de personnes qui ont perdu la conscience du monde physique parce que captivées par leurs expériences des plans de conscience supérieurs./ Ces êtres vivent souvent dans un état de saleté qui serait insupportable à une personne ordinaire./ Baba entreprit des tournées harassantes à travers l'Inde à la fin des années 30, entrant en contact avec ces grands adeptes de Dieu, là où ils vivaient, et rassemblant certains d'entre eux dans des ashrams spécifiques pour masts en divers endroits de l'Inde./ Il travaillait inlassablement pour eux, les nourrissant, les rasant, les lavant de ses propres mains, allant jusqu’a nettoyer leurs latrines. De cette relation qu'il avait avec les masts, Meher Baba dit simplement : "Je les aime et ils m'aiment. Je travaille pour eux en conscience, et eux travaillent pour moi, consciemment ou inconsciemment."/ Quoiqu'on n'informât jamais ces grandes âmes de l'identité de Baba, souvent, dès la première rencontre,  elles le reconnaissaient et le glorifiaient spontanément./

  Quand Baba entra en contact avec Azim Khan Baba de Muttra, celui-ci dit : "Tu es Allah, tu as mis en œuvre la création et tous les mille ans tu descends pour voir le fonctionnement de ce que tu as créé." Nanga Baba de mille montra Baba du doigt et dit : "C'est mon grand frère. Il ajuste et protège le monde entier"./

  Le travail de Meher Baba avec les masts s'est poursuivi comme partie intégrante de sa mission pendant plus de vingt ans./ Après une tournée de masts en 1948, Baba mentionna qu'il allait bientôt devoir endurer une catastrophe personnelle./

  En juin et juillet 1949, Meher Baba entreprit une autre période de jeûne et de retraite à Meherazad, son nouveau lieu de vie près d'Ahmednagar. Il invita ceux qui l’aimaient dans le monde entier à se joindre à ce travail en gardant le silence ou en jeûnant./

  Au mois d'août, Baba annonça le grand changement de vie auquel il faisait allusion depuis un certain temps. Il l'appela la Vie Nouvelle./ A partir du 16 octobre 1949, il allait abandonner son ancienne vie aux multiples activités et, avec quelques compagnons, commencer une Vie Nouvelle de renoncement total et d'impuissance absolue./ Il ferma les ashrams de Meherabad et Meherazad et sillonna toute l'Inde avec quelques compagnons. Ils mendiaient souvent leur nourriture./ Baba se détourna de nombreux aspects de sa Divinité, assumant parfaitement le rôle de chercheur spirituel au nom du monde entier./ Dans un message qu'il adressa à tous ceux qui l’aimaient, Meher Baba dit : "Cette Vie Nouvelle n'a pas de fin, et même après ma mort physique elle sera gardée vivante par ceux qui mènent une vie de renoncement total à la fausseté, au mensonge, à la haine, à la colère, à l'avidité et à la luxure, et qui dans ce but ne commettent aucune action luxurieuse, ne causent de tort à personne, ne disent jamais de mal des autres, ne recherchent ni possessions matérielles, ni pouvoir, n'acceptent aucun hommage, ne convoitent pas les honneurs ni n'esquivent le déshonneur, ne craignent rien ni personne ; par ceux qui s'en remettent totalement et uniquement à Dieu, et qui aiment Dieu purement et simplement parce qu’ils l’aiment ; qui ont foi en ceux qui aiment Dieu et en la réalité de sa Manifestation, et qui n'attendent cependant aucun bienfait matériel ou spirituel en retour ;/ ceux qui ne lâchent pas la main de la Vérité et qui, insensibles aux calamités, font face aux épreuves courageusement et de tout leur cœur, dans une bonne humeur totale, et qui n'attachent aucune importance aux castes, aux croyances et cérémonies religieuses. Cette Vie Nouvelle vivra d'elle-même éternellement, même s'il n'y a personne pour la vivre."/

  La phase finale de la Vie Nouvelle fut le "manonash", l'annihilation du mental, qui dura quatre mois à partir du 16 octobre 1951. Cette période fut marquée par d'intenses jeûnes et retraites, et se termina par un "dhuni", feu sacré, qui fut allumé à Meherazad./ Dans ce feu fut brûlé un morceau de papier que Baba avait gardé sur lui et sur lequel était écrit : " Tous les rites, les rituels et les cérémonies de toutes les religions du monde sont, par le présent acte, consumés dans les flammes."/

  En mai 1952, Meher Baba se rendit à nouveau en occident après bien des années. Il alla voir en particulier le nouveau " Meher Spiritual mille" à Myrtle mille, en Caroline du Sud, créé par ses disciples occidentaux selon ses directives./ Le 24 mai, alors qu'il traversait les Etats-Unis d'Est en Ouest, une voiture entra en collision avec la sienne sur une petite route de l'Oklahoma./ Baba fut grièvement blessé, ainsi que trois de ses disciples femmes. Baba et sa bien-aimée Mehera furent éjectés de la voiture et leur sang se répandit sur la terre humide./ Après une courte convalescence en Amérique et en Europe, Baba retourna en Inde avec son groupe./

  A part quelques petites manifestations dans les années 1940, Meher Baba avait cessé de donner son "darshan" et de permettre aux gens de s'incliner devant lui. Mais fin 1952, Baba entama une phase exceptionnelle qu'il appela la "Vie Libre Ardente".Il se rendit dans divers endroits de l'Inde pour donner de grands "darshans" publics et plus d'un million de personnes eurent la possibilité d'entrer en contact avec lui./ Concernant ces foules, Baba insista sur le fait que ce n’étaient pas les réceptions en son honneur, ni les messages qu’il donnait, qui étaient importants. L’important, c’était de recevoir personnellement son "prasad", généralement une banane ou des bonbons./ "Recevez mon "prasad" avec amour et mangez-le, afin que la graine de mon amour puisse germer au fond de votre cœur"./

  Au cours de sa Vie Libre Ardente, Baba a expliqué : "Le rôle qui m'a été dévolu par Dieu a comporté plusieurs phases. L'état ordinaire avant Réalisation, l'état de divinité réalisée dans l'ancienne vie, l'état d'humilité parfaite dans la Vie Nouvelle, la recherche intensive de Dieu en tant que Vérité dans l'accomplissement du manonash, et la vie libre tripartite, se sont tous déroulés par la volonté de Dieu./

  Pendant la première partie de la vie libre, l'assujettissement a dominé la liberté. C'est pendant cette période qu'eut lieu la catastrophe personnelle que j'avais annoncée plusieurs années auparavant, sous la forme d'un accident de voiture alors que je traversais le continent américain, qui m'a causé une grande souffrance physique et mentale./ Il était nécessaire que cela se passe aux Etats-Unis. Dieu l'a voulu ainsi./

  Au cours de la deuxième partie, la liberté a dominé l'assujettissement. Et pendant la troisième partie de cette vie libre, la liberté et l'assujettissement sont tous deux consumés dans le feu de l'amour divin qui détruit la base même de l'illusion de la dualité et tout ce qui l'accompagne./

  Je n'attache aucune importance aux réactions individuelles à mon égard. Elles seront aussi variées qu'il existe de tempéraments individuels. La seule chose à laquelle j'attache de l'importance dans la Vie Libre Ardente, c'est la vérité divine de ma Réalisation, que je voudrais partager avec tous ceux qui la recherchent :/ Je suis pareillement accessible à tous, grands et petits, aux saints qui s'élèvent comme aux pécheurs qui sombrent, par tous les divers chemins qui transmettent l'appel divin. Je suis accessible au saint que je vénère comme au pécheur pour lequel je suis là, et tout autant par le Soufisme, que par le Védantisme, le Christianisme, le Zoroastrisme, le Bouddhisme et tout autre "isme" quel qu'il soit, et aussi directement sans l'intermédiaire d'aucun "isme"./

  Parallèlement aux autres activités de la Vie Libre Ardente, celle-ci aura toujours un aspect constant, où qu'elle me mène. Je m'inclinerai devant les saints que je vénère, les masts que j'adore, et les pauvres auxquels je me dévoue de tout coeur. Rien ne me rend plus heureux que l'occasion de me prosterner devant Dieu sous toutes ces formes-là. Je préfère me prosterner devant les gens plutôt que ce soit eux qui se prosternent devant moi. Servir et adorer Dieu autour de moi est ce qui m'est le plus cher.

  Dans la Vie Libre Ardente, toutes les faiblesses de la vie de l'ego sont totalement consumées, et le résultat fera comprendre au monde que Meher Baba et chacun sont UN avec Dieu."/

  En 1953, Baba commença à dicter davantage de points pour un livre exhaustif d'explications sur la structure spirituelle de l'univers qui allait paraître sous le titre de "Dieu Parle". Cette planche qui figure dans Dieu Parle, peinte par une proche disciple et sous la direction personnelle de Baba, décrit le voyage de l'âme individuelle à travers la création, l'évolution, la réincarnation, l'involution puis la réalisation./ Dieu dans l'état Au-delà de l'Au-delà représente Dieu en tant que pure essence, infini, originel et éternel, inconscient de quoi que ce soit. Dieu EST. Dieu dans l'état Au-delà représente l'âme universelle d'où l'impulsion de Se connaître Soi-même a jailli, et Il est devenu simultanément conscient d'une part de la puissance, de la connaissance, de la félicité infinies, et d'autre part de l'illusion qui se manifesta en tant que création./

  La première forme adoptée par l‘âme émanant du point de création est gazeuse. A mesure que la conscience évolue, l’âme prend un nombre incalculable de formes, acquérant de plus en plus d'impressions, ou "sanskaras"./ Parvenue à l'état humain, l'âme a atteint la conscience complète, mais sous le poids de l'inertie des sanskaras du passé, elle est obligée de faire d'innombrables expériences opposées par le biais de millions de naissances et de morts, jusqu'à ce qu'elle soit prête à entrer en "involution"./ En se libérant des sanskaras, l'âme ascendante devient consciente des plans de conscience supérieurs, tout d'abord à travers le monde subtil des énergies, puis le monde mental des pensées et des sentiments élevés./ Finalement, l'âme est libérée des derniers sanskaras, et devient consciemment une avec Dieu.

  Un certain nombre de messages publiés à cette époque décrivent de manière éloquente les conditions de son état divinement humain. Au fil des années, Meher Baba a révélé à ses disciples qu'il avait été Mahomet, Jésus, Bouddha, Krishna, Rama, Zoroastre, et d'autres encore en remontant dans l'histoire./ Les Maîtres Parfaits, les saints et les masts ont tous attesté sa divinité, mais bon nombre de ses disciples le considéraient simplement comme un nouveau Maître Parfait, c'est-à-dire un homme devenu Dieu. Le 10 février 1954, dans un lieu reculé du district de Hamirpur dans l'Inde du Nord, Meher Baba déclara finalement en public qu'il était en fait l'Avatar de cet âge, Dieu descendu sous forme humaine, Celui qui revient de façon répétée pour porter la responsabilité unique de toute la création.

  En septembre 1954, Meher Baba organisa un rassemblement masculin à Meherabad./ Ce "sahavas" c'est-à-dire "compagnie du Maître" fut plus tard appelé les "Trois Semaines Incroyables". En plus de moments personnels privilégiés avec Baba, plusieurs très beaux messages furent donnés./ Le programme se termina par ce que Baba appela sa Déclaration Finale, au cours de laquelle Il fit quelques révélations stupéfiantes concernant la destruction du monde, son humiliation, et la fin de son Silence. Tout ceci eut pour effet de provoquer chez l'ensemble de ses disciples un impact émotionnel supplémentaire, qu'il utilisa pour son travail personnel interne avant de clarifier cette Déclaration Finale quelques semaines plus tard./ Les années passant, ceux qui l'aimaient comprirent que ce n'était pas au message qu'ils devaient s'attacher mais au messager lui-même./ Après avoir maintes fois répété qu'il allait rompre son silence, il donnait finalement l'impression de ne pas tenir parole./ Mais Meher Baba ne se préoccupait pas de la réaction du monde, et ses proches acceptaient l'humiliation de l'incompréhension publique./ Son œuvre dépassait l'entendement./ Au lieu de rompre son silence, il l'intensifia en cessant d'utiliser son tableau alphabétique le 7 octobre 1954. Il mit alors en place son propre système de gestes qu'il allait utiliser jusqu'à la fin de ses jours.

  Après un autre sahavas en 1955, et de nouvelles périodes de jeûne et de retraite, Meher Baba retourna aux Etats-Unis en 1956, puis se rendit en Australie pour la première fois. Pour la plupart de ceux qui ont eu la chance d'avoir un contact personnel avec lui, ce regard, ce toucher pleins d'amour allaient être l'expérience la plus profonde de leur existence./ "Je travaille à travers vous, je souffre en chacun de vous et pour chacun de vous. Ma félicité et mon sens de l'humour infini m'aident à supporter ma souffrance. Les événements drôles qui se produisent sans nuire à personne allègent mon fardeau. Pensez à moi, gardez bon moral au cours de toutes vos épreuves, je suis là avec vous, je vous aide."/

  En Juillet 1956, Baba émit une circulaire depuis sa retraite, qui disait en partie ceci : "Comme je l'ai déjà déclaré dans le passé, je suis libre de toute promesse et je ne suis lié ni par le temps ni par l'espace. Bien que tout événement soit du domaine de l'illusion, une apparente grande tragédie s'annonce pour moi et ceux qui m'aiment. Elle peut arriver d'un moment à l'autre, cette année ou l'année prochaine. Je veux que ceux qui m'aiment soient convaincus que mon humiliation et cette tragédie, quoique nécessaires, ne sont que des phases transitoires / destinées à se terminer en une fin glorieuse."

  Le 2 décembre 1956, après une période de voyages particulièrement épuisants avec quelques uns de ses disciples masculins, Baba eut un autre accident de voiture près de Satara en Inde./ L'un de ses disciples fut tué tandis que Baba et quelques autres furent grièvement blessés./  Bien des années auparavant, Meher Baba avait déclaré qu'il lui faudrait verser son sang à la fois en orient et en occident et que cela faisait partie de son travail./ En raison de sa grave fracture à la hanche droite, de nombreux docteurs dirent qu'il lui serait impossible de remarcher. Mais il était résolu, et grâce à de très douloureuses séances de kinésithérapie, il put marcher de nouveau, mais avec une claudication prononcée pour le reste de sa vie.

  A la suite d'une nouvelle période de travail, en retraite, Meher Baba tint un autre sahavas à Meherabad en 1958, puis se rendit en Amérique et en Australie pour la dernière fois./ C'est alors qu'il donna ce qu'il appela son "Message Universel", au sein duquel il dit en particulier:/ "Je ne suis pas venu pour enseigner, mais pour éveiller. Comprenez donc que je n'érige aucun précepte. Puisque l'homme est resté sourd aux principes et aux préceptes établis par Dieu dans le passé, sous cette Forme Avatarique actuelle, je garde le Silence. Vous avez demandé et on vous a donné suffisamment de paroles – il est maintenant temps de les vivre./ Je Me cache derrière le voile d'ignorance que l'homme a créé, et je ne manifeste Ma Gloire qu'à quelques uns./ Quand je romprai mon Silence, l'impact de mon amour sera universel et toute vie dans la création le saura, le sentira et en bénéficiera. Il aidera chaque être à se libérer de ses propres chaînes, chacun à sa manière. / Je suis l'Aimé Divin qui vous aime plus que vous ne pourrez jamais vous aimer vous-même. La fin de mon silence vous aidera à connaître votre moi réel./ Toute cette confusion mondiale, ce chaos, étaient inévitables et personne n'est à blâmer. Ce qui devait arriver est arrivé, et ce qui doit arriver arrivera. Il n'y avait pas, il n'y a pas d'autre solution que Ma venue parmi vous. Il fallait que Je vienne, et Je suis venu. Je suis l'Ancien."/

  Tout au long de sa vie, Meher Baba a particulièrement travaillé avec certains groupes de gens affectés de maux spécifiques, tels que les lépreux, les pauvres, les victimes de catastrophes, et des familles qui avaient tout perdu./ Souvent, il demandait à ses disciples de réunir un certain nombre de personnes de l'un de ces groupes, puis il leur lavait les pieds, s'inclinait devant elles, et leur faisait un don, généralement sous forme de vêtements ou d'argent. Les seules fois où Meher Baba  manipulait de l'argent étaient lorsqu'il en remettait à ces personnes ou à des masts./ Meher Baba insistait sur le fait que ce travail n'était pas seulement bénéfique pour les individus concernés, mais pour l’ensemble de la couche sociale qu'ils représentaient./ Quand on lui demandait pourquoi il ne guérissait pas ces personnes, il répondait : La véritable guérison est la guérison spirituelle, celle où l'âme, libérée des désirs, des doutes, des hallucinations, connaît la félicité Divine éternelle. Une guérison physique inopportune peut retarder la guérison spirituelle./ En endurant de bon gré les souffrances physiques et mentales, on peut devenir digne de recevoir la guérison spirituelle. Considérez les souffrances physiques et mentales  comme des dons de Dieu qui, s'ils sont acceptés de bonne grâce, conduisent au bonheur éternel."/

  En 1959, Meher Baba créa une structure légale, le "Trust", afin que ses objectifs caritatifs soient poursuivis et la propriété de Meherabad entretenue après son départ physique./ Cette année-là, il commença à passer les mois les plus chauds au palais de Guruprasad, à Poona./ Là, ses proches disciples pouvaient jouir de sa compagnie, avec de la musique, des plaisanteries et des jeux./ Mais souvent, en plein cœur de l'amusement, Baba ne manquait pas de leur rappeler: "N'oubliez pas,/ Je suis Dieu".

  En novembre 1962, Baba organisa une rencontre Orient-Occident où il convia ses disciples du monde entier./ Sa santé s'était détériorée à la suite de ses accidents et de l'intense travail qu'il effectuait lors de ses retraites./ Il disait : "Parfois je suis si fatigué que j'ai envie de m'endormir pour sept cents ans, mais je dois donner ma Parole au monde. Le cœur du monde doit sentir l'impact de ma Parole"./ Ses disciples proches essayaient de le dissuader de se fatiguer encore davantage, mais il gardait le sourire et rassemblait ses forces face à la foule de ceux qui l'aimaient et qui ressentaient le rayonnement de sa divinité, comme d'habitude.

  A mesure que Meher Baba se retirait de plus en plus du monde dans les années 60, l'occident connut un intérêt grandissant pour la spiritualité. En même temps, l'utilisation de drogues hallucinogènes se répandait, avec l'idée qu'elles pouvaient ouvrir un accès facile vers des perceptions plus profondes./ Mais Baba fit comprendre aux jeunes américains qui eurent la chance de le rencontrer au milieu des années 60, que ces expériences dues aux drogues n'étaient qu'une illusion dans l'illusion./ Il les exhorta à retourner en occident et à répandre auprès des jeunes son message expliquant que toutes ces drogues étaient nuisibles, physiquement, mentalement et spirituellement./

  En dehors de ses mois d'été à Guruparasad, Baba poursuivait son travail en solitaire et ses jeûnes à Meherazad./ En Mai 1965, il donna ce qui allait être son dernier grand darshan en public à Poona./ Meher Baba dit : "Soyez convaincus que je suis l'Ancien. N'en doutez pas un seul instant. Il n'y a aucune possibilité que je sois quelqu'un d'autre. Je ne suis pas ce corps que vous voyez. Il n'est qu'un habit que je revêts quand je viens vous voir. Je suis la Conscience Infinie. Je suis assis avec vous, je joue et je ris avec vous, mais en même temps, je travaille aussi sur tous les plans de l'existence."

  Malgré son état de santé fragile, Baba continuait à passer des moments de détente avec ses proches compagnons et les membres de sa famille. En général, le dimanche il aimait écouter des musiciens./ Il rappelait aux quelques personnes qui eurent la chance de le rencontrer à cette époque, " Je n'ai qu'un seul message à transmettre, et Je ne cesse de le répéter, âge après âge, à tous et à chacun : AIMEZ DIEU."/

  En 1967, il répéta : "Le but de la vie est d'aimer Dieu. … Son objectif est l'unité avec Dieu. Pour y parvenir il vous faut renoncer au monde. Je ne veux pas dire par là qu'il vous faille quitter votre foyer, votre famille. Ce qui est nécessaire, c'est le renoncement de l'esprit, le détachement./ Quand je romprai mon silence, j'aiderai tout le monde à progresser vers l'objectif. Depuis des années, je promets de rompre mon silence, mais maintenant je dis que le moment est très proche."/

  Il avait passé la majeure partie de sa vie en silence, jeûnant souvent tout en maintenant une intense activité extérieure et intérieure./ Pourquoi ?/ Meher Baba a maintes fois affirmé qu'il n'avait rien à acquérir pour lui-même. En tant qu'Avatar, Il fait l'expérience de lui-même en chacun et en chaque chose, en étant chacun et chaque chose. Son silence, ses autres austérités et ses efforts sont les outils dont Il se sert dans cette incarnation-ci./ Meher Baba a dit " Je suis venu faire le travail que je suis le seul à pouvoir faire. Maya, la force de l'illusion, ne peut pas m'en empêcher./ Mon travail est plus important que mon être même."/

  En dépit de la dégradation de son état de santé, il entreprit la plus longue période de retraite de sa vie, se retirant progressivement de plus en plus, même vis à vis de la plupart de ses proches disciples./ Le 31 juillet 1968, Meher Baba déclara que son œuvre était terminée et qu'il en était satisfait à 100%, et pourtant il poursuivit son travail universel dans sa chambre à Meherazad./ Souvent, couvert de sueur, il se martelait les cuisses de ses poings afin de garder son lien avec le monde physique./ En octobre, au cours d'une réunion concernant le darshan prévu pour avril et mai 1969, l'un de ses fidèles disciples fit cette remarque : "Baba, c'en est assez maintenant. Pourquoi ne fermes-tu pas la boutique ?". Baba répondit : / "Mais je m'apprête justement à l'ouvrir ! Bientôt je donnerai mon darshan tous les jours."/

  C'est alors, que conformément à ce qu'il avait annoncé dans sa Déclaration Finale, son corps fut en proie à un mal mystérieux que personne ne put soigner./ De terribles spasmes s'en emparaient jusqu'à le faire tressauter au-dessus de son lit./ Il continua par allusions à prédire qu'il ne serait bientôt plus là physiquement./ Le 11 janvier 1969, il cessa de se rendre à la grande salle de Meherazad, appelée "Mandali Hall", pour rencontrer ses disciples masculins./ A ses proches qui se posaient des questions sur sa santé, Baba demanda : "Pensez-vous que ce serait gênant si je donnais mon darshan allongé ?"/ La plupart répondirent que cela pouvait s'envisager./ Les spasmes atteignirent un point où il devint même difficile de lire ses gestes, mais le 30 janvier, lors d'un examen médical, son état s'améliora soudain./ Il dit au docteur : "Mon heure est venue."/ Ce soir-là, il répéta sans cesse au disciple proche qui s'occupait personnellement de lui : "Souviens-toi, Je ne suis pas ce corps."/ Le 31 janvier à midi exactement, après avoir fait réciter trois versets de son poète favori Hafiz, Meher Baba quitta sa forme physique./ Son corps fut emmené dans sa tombe à Meherabad, où selon sa volonté, il demeura exposé pendant 7 jours afin que tous ceux qui l'aimaient dans le monde puissent venir voir sa forme une dernière fois./ Son corps ne montra aucun signe de décomposition./ On adressa au monde entier le message que désormais Avatar Meher Baba vivrait éternellement dans le cœur de ceux qui l'aiment./

  Quelques jours avant de quitter son corps, Meher Baba a vraiment proféré audiblement un son devant deux disciples hommes, et le 30 janvier au soir, en s'adressant à un troisième, il prononça deux mots "Yadh rakh"./ "Souviens-toi"./ puis il fit le geste : "Je ne suis pas ce corps"./ Toutefois, ces événements ne firent que confirmer leur conviction que le silence de Meher Baba était bien plus qu’un acte physique. Ils sentirent que ce qui se passait lors de ce dernier jour n’était que l’annonce du commencement de la rupture de son silence. En quittant son corps physique, Meher baba a livré le fruit de son travail universel à notre époque. Il a expliqué que la grande poussée spirituelle qu'il a donnée à la création mettrait environ cent ans après sa mort physique pour se manifester pleinement.

  En Avril 1969, le "Grand Darshan" eut lieu tel qu'il avait été planifié et, fidèle à sa parole, Baba était allongé, et il continue depuis à donner son darshan chaque jour ainsi./ Un message qu'il avait dicté bien des années auparavant paraît ici plus approprié que jamais./ "Aucun d'entre vous n'a de raison de s'inquiéter. Baba fut, Baba est, et Baba existera éternellement./ La rupture des relations extérieures ne signifie pas la fin des liens intérieurs./ Les contacts extérieurs n'ont été maintenus jusqu'à présent que dans le but d'établir la connexion interne./ Il est possible de forger le lien intérieur en obéissant aux ordres de Baba./ Je vous donne à tous ma bénédiction  afin de renforcer ces liens intérieurs./

  "… Je suis toujours avec vous, et je ne suis pas en dehors de vous. J'étais, je suis, et je resterai éternellement avec vous, et c'est pour promouvoir cette réalisation que j'ai coupé le contact extérieur. Ceci permettra à toutes les personnes de réaliser la vérité, en étant connectées les unes aux autres par des liens intérieurs./

  "    O, vous qui m'aimez, je vous aime tous ! C'est uniquement par amour pour ma création que je suis descendu sur la terre./ Que votre cœur ne soit pas déchiré à l'annonce de l'abandon de mon corps. Au contraire, acceptez gaiement ma volonté divine./ Vous ne pourrez jamais m'échapper. Même si l'on essaye de me fuir, il est impossible de se débarrasser de moi./ Donc, prenez courage et soyez braves./

  "… Réunissez-vous afin d'accomplir ma volonté en vous basant sur la vérité, l'amour et l'honnêteté, et soyez dignes de participer à ma tâche./ Je vous donne à tous ma bénédiction afin que vous répandiez mon message d'amour"/

  "… Quand la parole de mon amour sortira de son silence et se fera entendre dans votre cœur, vous disant qui je suis réellement, alors vous saurez qu'elle est la parole réelle que vous aviez toujours rêvé d'entendre."

 

www.meherfilmworks.org 
 

 

 

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God In Human Form
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